Les deeptech, acteurs de la mobilité durable de demain ?
Au lendemain d’une COP 26 en demi-teinte, chacun doit faire son bilan. D’après l’ONU, les engagements pris par les 191 Etats pour limiter le dérèglement climatique nous engagent sur une trajectoire à 2,7 degrés en 2100. La difficulté à obtenir des accords multilatéraux à la hauteur des enjeux doit plus que jamais inciter la société civile et l’entreprise à agir sans attendre. Un monde plus durable ne peut se faire sans mobilité durable. En tant que leader européen de ce secteur, Arval prend à cœur sa responsabilité d’apporter des réponses concrètes à ces défis : la protection de l’environnement, la transition énergétique, la gestion de la congestion urbaine et de l’accessibilité dans les villes de demain.
L’étude de McKinsey publiée en cette fin d’année m’a conforté dans le bien fondé de nos efforts. Elle décrit le chemin restant pour atteindre la neutralité carbone en Europe d’ici 2050. Bonne nouvelle, 60% de l’objectif est atteignable grâce à des technologies déjà disponibles, qu’il faut déployer à grande échelle. L’étude ajoute un élément intéressant : les 40% restants reposeraient sur des technologies qui ne sont pas encore matures. Décarbonisation et innovation sont donc étroitement liées.
A l’approche du sommet Hello Tomorrow, j’y vois un signe clair en faveur des deep tech. Ces technologies de rupture sont basées sur des recherches scientifiques de pointe comme l’intelligence artificielle, les matériaux avancés ou la robotique. Complexes à développer et à amener sur le marché, elles ont cependant une forte capacité de transformation de la société.
Une seconde étude réalisée par Dealroom et London & Partners montre justement l’envol des investissements dans les climate tech depuis cinq ans dans le monde. On parle même d’une multiplication par 7 en Europe. Dans la famille des deep tech, les climate tech sont celles qui s’attaquent directement aux enjeux environnementaux.
Ces deux rapports indiquent qu’il est décisif de continuer à soutenir l’innovation et qu’un mouvement dans ce sens est en cours. Dans leurs secteurs, de nombreux industriels agissent et fédèrent un écosystème : acteurs publics et privés, laboratoires de recherche, start-ups, investisseurs etc. C’est dans cette alliance entre industrie et recherche que pourront émerger et fleurir les solutions aux défis d’aujourd’hui.
Levier majeur pour réduire les émissions de CO2, la mobilité doit se réinventer en profondeur. Elle peut compter pour cela sur les nombreuses solutions qui sont déjà à portée de main : de l’hydrogène vert en passant par la capture, le stockage et la valorisation du CO2, des carburants synthétiques, à la cherche d’autres énergies alternatives pour fabriquer des batteries jusqu’à leurs recyclages… Tous ces progrès sont prometteurs et devraient contribuer à faire basculer le monde vers une mobilité durable aux côtés d’acteurs plus traditionnels du secteur de la mobilité. C’est à cette condition sine qua none que nous basculerons vers une société durable.
Par Alain Van Groenendael, Arval Chairman & CEO